Le chômage n'est pas une fatalité.

Auteur: Thib13
Mise en ligne: 14 avril 2013

Résumé: Le chômage n'est pas une fatalité. C'est le résultat d'une politique gouvernementale catastrophique et d'un code du travail surréaliste aggravé par les négociations exclusives et fermées entre organisations syndicales et organisations patronales.

Les chiffres officiels des taux de chômage de la Belgique sont les suivants au 31/12/2012:
- Région Bruxelles-Capitale: 20,4%
- Région flamande: 4,9%
- Région wallonne: 10,8%
- Belgique: 8,3%


Les taux de chômage grec et espagnol dépassent les 25% (avec plus de 50% parmi les jeunes!). Se réjouir des chiffres belges face au taux de chômage de 12% dans l'Union Européenne n'est pas de mise. Le but de cet article est de donner un bref éclaircissement quant au chômage qui n'a de structurel que ce que les politiques gouvernementales veulent bien lui conférer. Les satellites syndicaux et les organisations patronales ne sont d'ailleurs pas des anges face à ce triste constat. La vision du code du travail est affligeante à ce sujet (www.emploi.belgique.be).

Dans le marché sans entraves, celui où tous les moyens de production et d’échange sont entre les mains du secteur privé, il n'y a pas de chômage structurel. Il peut y avoir ça et là du chômage conjoncturel lorsqu'une récession se présente, en fait lorsque les entrepreneurs ont mal évalué la quantité et la qualité de biens et de services à offrir à la demande, à savoir les consommateurs. Mais ces erreurs sont rapidement corrigées par un réajustement de l'offre, les producteurs défaillants étant exclus du marché par faillite et liquidation ou absorbés par la concurrence via restructuration.

Le fait pour un entreprise de pouvoir en temps utile ajuster ses charges à la baisse via la réduction des budgets, y inclus celui des salaires, sans trop de contraintes juridiques, permet d'amortir le choc d'une baisse de régime, voire d'une récession, afin de limiter la consommation de capital. Une fois la reprise à l'horizon, l'entreprise peut se positionner à nouveau sur la relance, augmentant les dépenses à de fins d'investissement et de production, ce qui implique l'embauche de salariés. Le poste des salaires, n'en déplaisent aux collectivistes et autres sujets émotifs, sont un poste de dépenses comme les autres. Et même mieux, les salaires sont une certitude de tension de rendement à intervalles réguliers et rapprochés (fréquence de paiement hebdomadaire ou mensuelle) dans le chef de son bénéficiaire alors que le bénéfice de l'entrepreneur ou du capitaliste n'est qu'hypothétique et annualisé. Le bénéfice formulé en tant que taux de rémunération  est en principe plus élevé que le salaire qui est la rémunération du salarié. Il n’y a aucune certitude quant à la perception d’un bénéfice au terme d’un exercice donné. Par contre le salaire comprend une plus grande fréquence et une relative certitude de perception. C’est la raison pour laquelle, en principe, la rémunération du salarié est moins élevée que celle de l’entrepreneur, le risque étant en outre supporté par ce dernier.   

En fait, si le bénéfice est le reflet du niveau de satisfaction du consommateur, le salaire est le coût que ce dernier consent à supporter pour le paiement d'un bien ou d'un service. Ce n'est pas le patron qui dirige ce schéma mais bien l'agent qui lui dicte sa loi: le consommateur. En somme, vous et moi. Face à un rayon de supermarché, le consommateur ne se comporte pas différemment d'un trader de Goldman Sachs ou JP Morgan: il cherche le meilleur produit au moindre prix, lui apportant dès lors la plus grande satisfaction. Ce consommateur ne connaît pas de classe sociale. On parle d'un notaire comme d'un ouvrier. Le comportement est identique. A l’exception d’une infime minorité d’ascètes, la recherche du meilleur rapport qualité/prix est inhérente à chaque personne. Le libre marché a d'ailleurs pour but d'assurer un échange volontaire entre les producteurs d'une part et les consommateurs d'autre part, les premiers ayant pour mission (ou plutôt pour ordre) de satisfaire au maximum les besoins et désirs des seconds aux prix les plus bas. Nous sommes tous des consommateurs et/ou des producteurs.

En Belgique, le salaire minimum est le résultat de négociations sectorielles entre les syndicats et le patronat. Les travailleurs, syndiqués ou non, n'ont rien à dire. Certes, cela "part d'une bonne intention" qui est de maintenir le pouvoir d'achat du salarié. Ça, c'est ce qu'on voit, aurait dit l'économiste français Frédéric Bastiat (1801-1850). Ce qu'on ne voit pas, mais que l'on devine, c'est le fait que l'employeur devra payer un niveau de salaire supérieur à celui fixé par le marché selon la loi de l'offre et de la demande. On parle ici du taux marginal des salaires, à savoir la dernière unité de travail rémunérable au maximum de l’output. Donc, nous avons un patron qui se trouve face à un choix cornélien: soit il augmente les gains de productivité en pressurant ses salariés afin d'en tirer des rendements plus élevés, soit il parvient à réduire d'autres postes des charges non-salariales, voire les deux à la fois. Parfois et même souvent, il n’embauchera pas du tout. Certains secteurs d'industrie qui sont très consommateur de travail manuel (labour intensive) souffrent énormément en cas de ralentissement et le risque d'illiquidité et d'insolvabilité est important en cas de récession si le code du travail (plusieurs milliers de pages) et l'activisme syndical compliquent les licenciements.


A ce stade, on se retrouve avec un chômage non plus conjoncturel mais structurel car, lorsque le niveau de salaire minimum fixé par la loi est plus élevé que le taux marginal, alors les conditions de plein emploi ne sont pas remplies. Il y a en fait non pas une absence de travail mais une absence de salaire, le salaire étant le prix que l’employeur consent à payer au salarié en l’échange de son labeur tant physique qu’intellectuel. Et ces conditions de plein emploi ne sont plus remplies tant que le salaire minimum n'aura pas été aboli ou abaissé au niveau du taux marginal ou en deçà. L’abolition du salaire minimum est la résultante de l’intervention du législateur. L’abaissement du salaire minimum en deçà du taux marginal est soit la résultante d’un accord entre syndicats et patrons soit la résultante d’une politique inflationniste du gouvernement où les prix des matières premières et des marchandises augmenteront plus vite que les salaires indexés.

Comprenez bien que l’abolition du salaire minimum ne signifie pas que le patron peut diviser les salaires par deux ou refuser de payer le moindre d'euro d'un mois à l'autre. Cela laisse le champ libre à la mise en place d'une coopération volontaire entre employeurs et employés qui se retrouvent donc directement à négocier les conditions de rémunération dans le cadre d’un contrat privé dont tout litige y relatif sera tranché par les tribunaux compétents. Organisations patronales et syndicales, souvent non sollicitées directement, pourront intervenir à la demande de leurs membres mais seulement si une demande explicite est formulée par l'une ou l'autre partie à cette fin.

Mais alors les patrons vont former un cartel et s'arranger pour payer le minimum possible dès le départ et réduire encore les salaires par la suite? Fadaises. Les patrons ne sont certes pas des enfants de chœur. Après tout, ils évoluent dans un environnement hautement compétitif. Mais parvenir à un tel accord, vu le nombre d'employeurs et d'industries, est illusoire: sur le marché du travail en dehors d’un régime collectiviste, les employeurs sont en compétition pour recruter des employés supplémentaires ou plus productifs. Et cela tire les salaires à la hausse. Même une hausse des salaires dans l'industrie A peut être bénéfique aux employés de l'industrie B. En effet, les employeurs de l'industrie B, s'ils veulent retenir leurs gens, devront consentir des hausses de salaires. Pareillement, les industries rentables et prometteuses attirent d'autres entrepreneurs flairant les bons profits. Dès lors, les entrepreneurs "installés" et ceux "nouvellement établis" se font la compétition pour attirer les profils expérimentés et productifs. Nouvel effet à la hausse sur les salaires. Lorsque les profits sont au rendez-vous et les rendements sur fonds propres sont bons et même en hausse,  l'entrepreneur, s'il veut « incentiver » et conserver sont staff performant doit faire un effort de rémunération. Encore un effet haussier sur les salaires.

L'histoire des avancées sociales sont, si l'on écoute les syndicats, le résultat d'une lutte acharnée entre employeurs et employés, ces derniers étant à la merci des premiers qui ne sont enclins qu'à offrir le minimum de subsistance si les syndicats n'intervenaient pas. C'est ridicule et historiquement faux. La hausse des salaires réels, à fiscalité constante, est due à l'augmentation du capital investi par personne. Cette augmentation de capital ne peut être produite que par la génération de profits qui viennent accroître le capital et, les gains de productivité se faisant via les améliorations technologiques et la spécialisation du travail, tirer les salaires à la hausse. Les entrepreneurs des industries bénéficiaires se doivent de rémunérer leurs salariés à la hauteur de leurs espoirs de rendement s’ils veulent attirer et conserver une force de travail motivée et productive. Eh oui, c'est toujours difficile à admettre pour les sceptiques du libre marché mais c'est bel et bien l'accumulation de profits et de capital qui tirent les salaires à la hausse et élèvent les standards de vie des travailleurs. Il suffit de voir la tête que tire les pauvres patrons de PME et TPE ne pouvant concurrencer les packages salariaux attractifs de plus grandes entreprises dans une même industrie.

Appauvrir les riches (notion à définir, chacun ayant sa définition, étant entendu que le riche, c’est toujours l’autre…) en confisquant ou détruisant le capital n'aidera en rien les salariés, surtout les plus pauvres. Couplé à une politique inflationniste (expansion du crédit par l'action de la banque centrale générant une hausse des prix), ceci aura pour effet destructeur de réduire le niveau des salaires réels et subséquemment les standards de vie. Si les impôts augmentent, le lecteur comprendra vite l'effet dévastateur. C'est exactement ce qui se passe de nos jours. Le pouvoir d'achat des salariés baissent et peu de chômeurs trouvent ou retrouvent du travail en Europe en proie à des coûts salariaux exorbitants et à des niveaux de salaire minimum trop élevés. Ceci n’est pas dû aux méchants patrons qui délocalisent ou refusent d’investir. C’est la conséquence de l’action destructrice de l’état.  

La législation du travail belge est hyper-volumineuse et surréaliste. Sachant que 90% de l'emploi privé est assuré par des PME et des TPE, lesquelles de ses entreprises peuvent se permettre le luxe de lire, comprendre et maîtriser une telle volumétrie ? Il faut donc faire appel à des juristes spécialisés avec le coût que cela suppose pour le petit patron. En outre, compte tenu des charges et impôts sur le travail (2 540 EUR décaissés en moyenne par l'employeur belge pour 1 000 EUR dans la poche du salarié), ceci entretient un climat de méfiance et défiance entre employeurs et employés, contribuant donc à la désintégration du principe de coopération sociale des individus dans un système de division du travail.

En résumé, le salaire minimum et le code du travail rigide nuisent aux salariés et aux personnes à la recherche d'un emploi. Une fiscalité et des charges sociales oppressantes contribuent à empirer la situation. Une hausse générale des prix résultant de l'expansion du crédit et d'une politique inflationniste nous appauvrit tous, les plus faibles en premiers. Le chômage n'est pas une fatalité. C'est le résultat d'une politique gouvernementale catastrophique et d'un code du travail surréaliste aggravé par les négociations exclusives et fermées entre organisations syndicales et organisations patronales.

Abolissons le salaire minimum, simplifions le code du travail, réinstaurons la primauté du droit contractuel entre employeurs et employés et diminuons drastiquement la fiscalité et les charges sur le travail. Avec une dette publique maîtrisée et un budget d’état à l’équilibre, c’est le chemin de la prospérité.

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