mercredi 9 octobre 2013

Dénationalisation de la Monnaie - F.A. von Hayek (1899-1992)

Chaque semaine, Contrario vous conseille un ouvrage tiré de la grande bibliothèque du libéralisme: Dénationalisation de la Monnaie par F.A. von Hayek (1899-1992).


Gérard Dréan de l’Institut Turgot nous le présente ainsi: En 1976 (il avait alors 77 ans), Hayek estima urgent de prendre position contre le projet d’une monnaie européenne unique. Pour cela, il interrompit la rédaction du tome III de Law Legislation and Liberty pour écrire un livre méconnu intitulé « Denationalisation of money : the argument refined », où il propose comme alternative la libre concurrence entre monnaies.

Hayek part des thèses autrichiennes bien connues : l’inflation est un mal absolu car elle empêche un calcul économique correct et provoque des désajustements et des « malinvestissements » qui, s’ils se prolongent, ne peuvent se résoudre que par des crises ; l’inflation résulte d’une création excessive de monnaie, et ce sont les gouvernements qui en sont responsables. Il y ajoute trois idées simples :
1. toute personne qui peut produire de la monnaie a intérêt à en produire le plus possible
2. la monnaie est un bien comme un autre
3. pour tous les autres biens, ce qui ajuste la production aux besoins, c’est la concurrence.

Hayek admet d’emblée le caractère utopique de cette proposition. Contrairement à la monnaie unique, elle est certes extrêmement facile à mettre en place : il suffit d’abroger certaines dispositions légales ou réglementaires. Mais là est aussi l’obstacle principal. Pour simple qu’elle soit, cette action relève nécessairement des gouvernements, qui la considéreront comme suicidaire. Même si, dans un éclair de lucidité, ils l’entreprenaient, les fonctionnaires des Finances et de la Banque Centrale se mettraient immédiatement en grève illimitée, et le chœur des économistes crierait au fou en annonçant que ce serait l’apocalypse économique.

Mais Hayek n’en a cure : « Je pense fortement que la tâche principale du théoricien de l’économie ou du philosophe politique est d’agir sur l’opinion publique pour rendre politiquement possible ce qui est peut-être aujourd’hui politiquement impossible, et par conséquent l’objection que mes propositions sont actuellement impraticables ne me décourage pas le moins du monde de les développer ». Une fois qu’on a identifié cet obstacle, il faut le supposer franchi et développer la suite du scénario pour convaincre de sa validité, afin justement que l’obstacle initial puisse être surmonté un jour.

Lien vers la version anglaise téléchargeable gratuitement: http://mises.org/document/3970 

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