vendredi 21 juin 2013

Ecolo, fin du programme malthusien ?

Auteur : Union des Libéraux de Belgique
Mise en ligne : 21 juin 2013

Dans une lettre ouverte (1) aux co-présidents d’Ecolo Emily Hoyos et Olivier Deleuze, un militant du même parti, Michel Balieus, s’en prend au directoire bicéphale et à ce qu’il nomme la nouvelle ligne du parti. Se disant atterré par le « Projet de Manifeste Politique Ecolo », il lui reproche son caractère trop égalitariste et trop socialiste par la redistribution des revenus au détriment de l’élan écologique originel visant à préserver les ressources naturelles par la diminution de la consommation et de facto la réduction de la démographie. Selon M. Balieus, seul le parti La Droite (tendance droite conservatrice, voire extrême-droite suivant les avis) ose poser la question sans pourtant y répondre. Si la remarque peut surprendre plus d’un lecteur, voyons ci-dessous ce qui sous-tend ce raisonnement.


En fait, le discours écologiste originel puise ses racines dans les théories de l’économiste anglais Thomas Robert Malthus (1766-1834) via son Essai sur le Principe de Population publié en 1798. Dans cet ouvrage, Malthus, loin de toute considération écologique à cette époque, énonce la célèbre loi de population qui prétend que la croissance démographique observera une progression géométrique (1, 2, 4, 8, 16, 32, 64…) tandis que les ressources alimentaires disponibles évolueront selon une progression arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7…), ce qui à terme entraînera une différentiel trop important pour assurer à toute la population, même sur une base de redistribution équitable, les moyens de subsistance adéquats. Il est à noter que, si au départ Malthus sera influencé par les économistes classiques libéraux tels que Adam Smith et David Ricardo, il virera par la suite sa cuti pour abonder dans le sens des penseurs d’inspiration socialiste tels que Jean-Jacques Rousseau et Pierre Sismondi. Cet essai influencera aussi des « penseurs » aux thèses nauséabondes comme les théoriciens de l’eugénisme et de l’aryanisme, champions de la race pure et de l’espace vital.

Au plan de la théorie économique, l’essai de Malthus exercera une influence sur des économistes dont le fameux John Maynard Keynes, auteur de la Théorie Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie parue en 1936, ouvrage qui sert toujours de base d’enseignement de l’économie dans les principales universités contemporaines. Keynes s’inspire en droite ligne de Malthus : les salaires sont voués à stagner, voire décroître, le chômage structurel se substitue au chômage conjoncturel, tandis que le capital et donc la rémunération du capitaliste augmentent de manière exponentielle. Pour assurer le rééquilibre et la relance économique, il convient donc de lancer de grands travaux et chantiers via l’endettement et la dépense publics,  l’expansion du crédit et l’augmentation de la masse monétaire, la baisse des taux d’intérêt et l’euthanasie du rentier. Ceci aura donc pour résultante d’augmenter les salaires et conséquemment la propension à consommer. Consommer, vous avez dit ? Mais n’est-ce pas là un acte de destruction de ressources ? En effet, en termes de biens non durables, c’est le cas.  De plus, tout le revenu qui est alloué à la consommation ne peut pas être alloué à l’épargne pour des investissements futurs ou pour faire face aux jours sombres. Et pour couronner le tout, l’endettement public allant crescendo, la croissance des bureaucraties est inévitable, ce qui exerce un effet d’éviction sur le commerce, l’industrie et l’emploi au final, ainsi qu’une mauvaise allocation des ressources dès lors gaspillées. Du côté des salaires, s’ils augmentent en termes nominaux, il n’en va pas de même en termes réels, l’inflation subséquente rongeant le pouvoir d’achat. C’est le crédo économique keynésien, pourtant détrompé par les économistes de l’école autrichienne (Mises, Rothbard, Hayek, Hazlitt, Hoppe…), qui alimente le discours et l’action des politiques et des banques centrales depuis les années 1930 jusqu’à ce jour. Il est particulièrement interpelant de constater que la doctrine économique keynésienne, d’inspiration malthusienne, entretient au final le chômage et donc la pauvreté, justement ce qu’elle s’engageait à corriger. Que l’écologisme s’inspire de la théorie malthusienne qui a inspiré une doctrine économique aboutissant à la surexploitation et la destruction des ressources est également interpelant.

Mais, à l’origine, que veulent réellement les partisans écologistes de la théorie malthusienne ? Ils se prononcent en faveur d’une stabilisation, voire d’une réduction, de la population par la contrainte de l’Etat. Ceci peut se traduire de différentes manières en termes d’actions : rationnement des biens de consommation, limitation des naissances (ex. : politique de l’enfant unique en Chine), freins à l’immigration (ex : régimes fascistes, les communistes n’étant guère mieux en termes de libre circulation des personnes) ou encore, dans les cas les plus extrêmes, une invitation au suicide collectif pour les plus âgés (voir le récent appel de Jacques Attali) ou le génocide d’un important pourcentage de la population (on retrouve l’apologie de cette théorie dans le film L‘Armée des 12 singes de Terry Gilliam considéré comme film-culte par la branche malthusienne des écologistes). Ceci a donc pour corollaire une réduction des libertés individuelles et une violation des droits naturels de l’individu.

La lettre ouverte de M. Balieus a au moins le mérite de rappeler la vraie nature de l’idéologie écologiste ainsi que la circularité de son raisonnement, sa contradiction, son caractère schizophrène et sa destruction des libertés civiles. Le malthusianisme s’inscrit dans un modèle sociétal totalitaire. Il est dès lors très suspect que La Droite soulève une telle question.

L’Union des Libéraux rejette en bloc ces théories malsaines et propose un modèle sociétal et économique basé sur le respect de la propriété privée et la responsabilisation de l’individu. Nous accueillons favorablement l’immigration, source d’enrichissement économique et culturel, dans le respect des valeurs libérales et laïques et pensons que la maîtrise de la démographie passe avant tout par une refonte du système social et une révision drastique du code du travail ainsi que de la fiscalité. Avec la réforme de  l’enseignement via la décentralisation du pouvoir et l’introduction des chèques-enseignement, ceci aura pour conséquence d’améliorer les niveaux de connaissances et de compétence et de susciter de réelles vocations professionnelles. Une société faisant la part belle aux libertés individuelles et dont les standards de vie augmentent est caractérisée par une meilleure maîtrise de la fécondité par les femmes elles-mêmes, ce qui entraîne une baisse de la natalité mais aussi une baisse du taux de mortalité. Couplé à une hausse des gains de productivité et au strict respect de la propriété privée, l’individu libre et responsabilisé tend à optimiser l’usage et le recyclage de ses propres ressources, la dynamique de l’innovation et sa récompense étant en marche.  

Parce qu’on ne gère bien que ce qu’on possède réellement, parce qu’on n’apprend de la vie que lorsqu’on est responsable de ses décisions et de leurs conséquences, le modèle de l’UdL s’inspire des penseurs des Lumières qui, il y a plus de 2 siècles, rejetèrent le joug tyrannique de l’Etat pour concevoir la société selon les principes du Libéralisme en tant que philosophie du droit et morale individuelle dont découlent un système économique et une organisation politique. Le Libéralisme puise sa source dans les droits naturels théorisés dès le 16e siècle et que l’on retrouve dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (2), à savoir :
          - la Liberté,
          - la Propriété Privée,
          - la Sûreté,
 - la Résistance à l’Oppression.

Prenez connaissance de notre programme sur www.uniondesliberaux.be et rejoignez le mouvement. Moins l’Etat est intrusif dans nos vies, plus nous y gagnons en élévation des standards de vie.


2 commentaires:

  1. La Terre ne peut déjà pas supporter les prédations de 1 à 2 milliards d'êtres humains (réchauffement + pénuries diverses + massacre de la biodiversité) et on voit donc mal comment cela pourra s'améliorer avec les 11 milliards (!) d'individus prévus pour 2100 (dernière projection de l'ONU du 13/06/2013)...
    Ceci dit pour stabiliser une population, point n'est besoin de mettre en oeuvre tout le programme apocalyptique que j'ai lu ci-dessus : il suffit "simplement" d'offrir l'éducation aux jeunes filles ainsi que l'accès à la planification familiale. Il faut savoir en effet que, de par le monde, 220 millions de femmes sont en demande insatisfaite de contraception : excusez du peu...

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  2. Claude Vaessen M.A.22 juin 2013 à 10:19

    "...seul le parti La Droite (tendance droite conservatrice, voire extrême-droite *suivant les avis*)" Car il existe donc des avis que l'on est prié d'accepter. C'est par ce type d'insinuations que l'on prépare la mise en place de ce que la bien-pensance a visiblement de mieux en matière de débats d'idées: le cordon sanitaire, de préférence étendu à tout mouvement qui pourrait concurrencer le sien et qui n'est pas de gauche. Cette méthode est ignoble. Lisez d'abord le programme de La Droite (www.ladroite.be), citez vos sources et surtout de qui émane ces "avis". Vous contribuez non pas au débat démocratique, mais à la chasse aux sorcières.

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